"Lord, Make me to know" Essai par RG

Je vous présente un petit essai de ma part ^^ Il s'agit donc de l'introduction d'une nouvelle qui ne serra finalement jamais terminé.
La nouvelle porte le titre de "Lord, Make me to know", en référence aux oeuvre musicales de Brahms, et elle met en scêne l'un des personnage d'une de mes oeuvres les plus abouties : "Fantastic Memories".

L'essai est tout de même assez vieux ^^ mais il demeure intéressant en raison du style établi, où l'aspect mort des choses est présenté de façon très vivante, par un métaphorisme que j'ai chercher à beaucoup bosser ^^.

Je vous laisse donc lire, ce petit bout, normalement, il n'y a pas de fautes, en espérant que vous passerez un bon moment ^^.
Bien sûr, pas de copie du texte, copyright machin, mais je voux confiance, pas la peine de le rapeller ^^

Citation :

Juste quelques poussières
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La balle frappa la cible. La rougeur de la pomme vola en éclat d’une sèche détonation. Ses restes juteux se dispersèrent dans une large mouvance de liquide sucré et de tâches de couleurs chatoyantes, qui ne tardait pas à se perdre dans l’environnement froid et incolore qui l’entourait. Juste le temps que le bruit braillard du tir s’estompe dans le vaste silence. À une centaine de mètres de là, Vincent gardait insouciant son bras tendu, le canon fumant d’un revolver au bout de ses doigts. Le fin film fuligineux se mêlait au brouillard oppressant qui enveloppait sa silhouette d’un manteau gris.
L’éclat de rougeur qu’il cherchait du regard en espérant la réussite de son tir ne passa pas inaperçu au milieu de ce fade atmosphère. Il baissa sa garde, fouilla l’une de ses poches, fit sauter dans un bruit résonnant la goupille de sa précédente balle et rechargea.

- Très beau tir.

Confirma son compagnon sur un ton sobre et tapissé d’admiration, chargeant à son tour un revolver d’une main distraite.
Vincent gambergeait. Cette phrase résonnant dans sa tête traînait derrière elle un monceau de questions stupides. Que devait-il en penser ? De ce qui venait de se produire, qu’est-ce qui était le plus beau ? Est-ce la précision surprenante d’un tir impeccable dans un brouillard opaque à une distance conséquente ou bien la disparition rutilante de cette pomme et ses tons rouges dans un nuage de couleurs et de brillances éphémères ? Sa réflexion s’arrêta sur un constat : la question était bien stupide.

- Ta précision est impressionnante, si tu n’étais pas resté dans ce trou paumé, tu saurais faire tes preuves là où on a besoin de toi. Un tireur sans faille, qu’aucune contrainte extérieure ne fait flancher, la performance parfaite est toujours au bout de tes doigts à l'affût.
- À quoi peuvent bien me servir de telles capacités ? La balle que je tirerais ailleurs aboutira dans le cœur d’un homme marié ou dans le crâne d’un enfant que les gouvernements les plus désespérés de cette guerre auront engagé dans leurs rangs de fantassins. Une balle n’est innocente que lorsqu’elle tranche la chair d’un fruit pris pour cible, et encore... je me suis posé la question.

Le temps vint de quitter le champ de tir. Vincent et son confrère repartirent au bout de quelques douilles vidées sur le chemin boueux qui menait à la maigre ville où leur quotidien les attendait, lui et ses habitudes. Avec ses brouillards récurrents et son humidité perpétuelle qui émanait des avenues. Ici le temps semblait tantôt figé, tantôt filant beaucoup trop vite. Les années se perdaient les unes après les autres dans la brume qui encerclait ce petit village, on ne voyait pas le temps passer, les enfants grandir, les aînés mourir, les hommes valides partir à la guerre. La guerre… peut-être qu’en ce bas monde, seul cet endroit était à l’abri de ce désastre invisible. La guerre c’est ce dont tout le monde parle, ce dont tout le monde redoute l’issue, mais jamais ceux qui restèrent ici n’eurent idée de ce à quoi elle pouvait ressembler pour attiser de pareilles peurs. Elle se déroulait là-bas quelque part, au-delà de cette brume, qui semblait enlacer de ses bras protecteurs ce petit endroit pour lui épargner de douloureuses visions. Autrefois ce hameau fut épargné par la mobilisation générale, les transporteurs trop nombreux s’encombraient dans les chemins escarpés. Un petit nombre d’hommes fut emmené, quelques femmes, mais la plupart purent rester ici, à imaginer la guerre, et le devenir incertain de leurs compagnons emportés.
Ici régnait le silence. Dans le cœur des habitants, c’était des bruits de bombardements, des cris par millier, des pas de soldats à la charge qui hantaient leur imaginaire de nuit comme de jour. Mais le silence ambiant masquait cette inquiétude lassée qui n’espérait plus, qu’un jour tous ces bruits et ces méandres se dissipent. Alors quelques fois, une voix s’élevait. Depuis cette petite maison juste à côté de la fontaine qui ne coulait plus, au premier étage, par la fenêtre de bois gris qui restait toujours un peu entre ouverte. Une voix grave et puissante, dégageait une douceur qui rivalisait avec celle de la brume, telle une ultime médecine elle chassait les mauvais bruits qui écorniflaient les esprits des gens avoisinants. Parfois c’était un piano qui accompagnait cette voix vigoureuse, parfois elle jouait seule, mais à chaque instant où elle résonnait cet endroit n’avait plus aucune pensée pour quelques cauchemars. Il semblait s’évader, quitter toute raison pour s’adonner à une tendre rêverie auditive, au rythme de cette musique si tranquillisante. Vincent chantait, au coin de cette fenêtre, où les gens délaissaient la capiteuse inquiétude à des audiences insouciantes. Une voix sublime de baryton s’échappait de cette salle qui se perdait dans une obscurité d’une noirceur oppressante. La seule source de lumière venait de cette même fenêtre, tamisée par d’olivâtres rideaux qui branlaient selon les caprices du vent décharné. Un piano poussiéreux, recouvert d’une bâche soyeuse qui ne laissait à découvert que le clavier, attendait nuit et jour qu’un musicien charitable veuille bien prendre place. Et des meubles, en petit nombre, éparpillé le long des quatre murs comme des rongeurs cherchant un semblant de chaleur, étaient recouvert de grands draps, en linceul à ce qui rendait cette chambre un peu plus vivante.
Sa silhouette se déchirait face aux carreaux suintants de la vitre ; un visage finement tracé, des cheveux gris sel coupés en brosse, des yeux concentrés, qui fixaient les erreurs de son chant. Un regard inquisiteur soignait ses sons de douces voluptés, et cherchait au détour des poussières virevoltantes dans la faible lumière, un son parfait, qui emplirait chaque parcelle encore vides de la pièce. Ses chants voguaient, de Sonates en Nocturnes, de Requiems en Lieds. Une gorge langoureuse parcourait ces morceaux, énamourés par la puissante incantation de cette voix masculine, si grave et si profonde, et pourtant plus voluptueuse que la chair d’une femme.

Oh oh, le Roger se décide à poster quelques "bribes" (lol ?) de textes ? Il n'en phallus (lol !) pas plus pour m'attirer ici, et franchement, je regrette pas d'etre venu.

Mais bon la ase de la constructivité reste la dénonciation de défauts, alors tant qu'à faire...

Bon, la premiere chose qui m'a sauté à la tronche, c'est l'emploit du terme "goupille" plusieurs fois dans le texte. A moins que tu ai créé des balles des plus tordues et incompréhensibles (ce dont je doute en voyant le design des Cronoss), ce terme n'a pas sa place. Vu qu'une balle n'est constitué que de 5 éléments, trouver le bon est vite fait. Plutot que goupille, faudra parler de "douille" ou "d'étuit" si tu souhaites varier le vocabulaire. Par contre, sur le fait que Vinc' ejecte la douille en manuel, il n'y a pas de sushi, ça doit etre un modele spécial, pas "semi-automatique" quoi x)

Autrement...

Citation :

- Très beau tir.

Confirma son compagnon sur un ton sobre et tapissé d’admiration, chargeant à son tour un revolver d’une main distraite.

Vu la formulation, il aurait été bien meilleur (et meme correct) de dire :

Citation :

- Très beau tir, confirma son compagnon...

Apres il y a vraiment trop peu de choses à critiquer, sauf peut etre le "tirerais" avec un "s" en trop, mais sinon ça passe. Agréable à lire, sauf peut etre sur la fin qui part un peu en gros descriptif à la Zola, mais ça, question de gout. Juste que j'ai tendance à avoir l'estomac lourd dès qu'on entre dans les pavés, alors par réflexe je me suis fait un style plus léger. Mais ne t'en fait pas, ce que tu trouves si naze est un tres bon petit texte, avec un language bien beau, soutenu, et varié, pas de fautes ou presque, que ce soit dans la syntaxe ou dans la grammaire... bref, voui ché bieng ^^. Les erreurs sont rares et petites, ce qui les rend encore plus dures à trouver vu l'heure, mais je ne pense pas chippoter d'avantage :p

Merci bieng d'avoir pris du temps le Nalex !

Tu m'as bien eu sur c'coup là, la douille j'lavais pas vu venir x).
Ensuite, t'a pas tord sur le côté lourd à la Zola, bon, j'pensais pas faire du Zola XD ou en tout cas sa lourdeure. Mais l'intêret de l'essai est qu'il avait un bon nombre de métaphores intéressantes, que tu n'a ptet pas pris en compte. Mais au final, c'est tout à fait juste : le résultat est trop lourd.
Ce pourquoi la nouvelle n'a pas été continuée en partie, c'est donc une très bonne analyse de ta part.
Ptet que j'aurais aprécié quelques mots sur le sens des comparaisons x) mais bon, une prochaine foua il est tard.